Le signe iconique en sémiotique visuelle

Le signe iconique en sémiotique visuelle

Comprendre la relation qui existe le signe et l’objet qu’il représente est une problématique centrale en graphisme et en design d’interface. Les icônes occupent une place importante dans l’ergonomie de nos interfaces pour faciliter leur compréhension. D’ailleurs, qui n’a jamais été dubitatif devant une icône peu significative ? 🤨

En sémiotique visuelle, le triangle sémiotique est un outil qui représente ce processus de signification des signes. Cette représentation visuelle décompose les trois composantes et les relations qui entrent en jeu dans la création de sens : le signifiant, le référent et le type.

Cet article va traiter d’une catégorie particulière de signes : les signes iconiques. Qu’est-ce qu’un signe iconique ? À quoi sert un signe iconique dans une représentation ? Les signes iconiques sont-ils compréhensibles de manière universelle ? 🤔

Définition du signe iconique

En sémiotique visuelle, il y a deux types de signes : les signes iconiques et les signes plastiques. Le signe iconique est un signe figuratif puisqu’il reproduit un objet réel et ses caractéristiques avec plus ou moins de fidélité (degré d’iconicité). Voici quelques exemples de signes iconiques :

  • Les pictogrammes de signalisation : une silhouette humaine pour indiquer la présence d’un passage piéton
  • Les icônes météorologiques : le soleil pour représenter le temps ensoleillé ou le nuage pour représenter un temps couvert
  • Les emojis sont des signes iconiques largement utilisés pour représenter des émotions

Ces exemples montrent que la ressemblance entre le signe et l’objet qu’il représente crée du sens. L’opposé d’un signe iconique est un signe arbitraire (un symbole) car il n’y a pas de lien naturel entre le signe et sa signification.

Les différents types de signes iconiques

Au début du XXe siècle, Charles S. Pierce décrit une logique des icônes en classant les signes en fonction de la relation qu’ils entretiennent avec leur objet. Il décrit les trois modes de la représentation d’un signe : l’icône, l’indice et le symbole.

👉 L’icône

L’icône entretient une relation de ressemblance avec son objet, c’est un signe analogique.
Il représente l’objet avec des caractéristiques similaires à l’objet. L’icône a une relation de ressemblance.
Il est facilement reconnaissable et compréhensible par les similitudes qu’elle entretient avec son référent.

Exemples : les photos, les vidéos, etc.

🧠 Processus mental mobilisé : la reconnaissance

👉 L’indice

L’indice entretient une relation causale avec son objet. Il est un signe immédiat faisant référence à l’objet.
Il ne représente pas directement l’objet, il en est la manifestation.
L’indice est immédiatement compréhensible car il existe dans le monde réel.

Exemples :

  • des traces de pas sont l’indice d’un être vivant
  • la fumée est l’indice d’un feu
  • les feuilles qui bougent la manifestation du vent etc.

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👉 Le symbole

Le symbole entretient une relation conventionnelle avec son objet, c’est un signe intellectuel et arbitraire.
Le symbole ne ressemble pas à l’objet qu’il désigne, c’est une représentation conventionnelle de l’objet.
Sa compréhension nécessite une réflexion et un bagage de connaissances (codes, conventions, références culturelles etc.).

Exemples : les mots, certains pictogrammes, etc.

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Les symboles sont intéressants car ils peuvent comporter plus d’information que la simple référence au référent. Un exemple avec le symbole d’un élément chimique. Cette codification scientifique contient en un symbole : le symbole de l’élément chimique (abréviation du nom) et le numéro atomique (nombre de protons de l’élément).

Processus de reconnaissance des signes iconiques

Le triangle sémiotique est une représentation qui décrit les différentes relations qui entrent en jeu dans le processus de signification. Dans le cas des signes iconiques, il aide à comprendre comment la ressemblance entre le signifiant (représentation visuelle) et le référent crée un sens. Si l’observateur n’arrive pas à établir de lien entre le signifiant et le type alors le signe iconique n’est pas compris.

Note : selon les auteurs et leurs concepts, les termes utilisés peuvent varier mais l’objectif est le même : décrire les relations entre les différents concepts. C’est pour cette raison que l’on trouve un triangle sémiotique chez différents auteurs (Pierce, le groupe µ etc.).

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Triangle sémiotique adapté au signe iconique, Groupe µ

🧠 À retenir

1️⃣ Le signe iconique est un signe figuratif renvoyant à un objet réel
2️⃣ Il entretient une relation de ressemblance avec son objet
3️⃣ Les signes iconiques ont aussi des signifiés
4️⃣ Le triangle sémiotique offre un cadre conceptuel pour comprendre comment la ressemblance entre le signifiant et le référent génère du sens

Sources

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