🧠 Sémiotique visuelle

Signes iconiques / signes plastiques, quelle différence ?

  • par Justine
  • 12 870 vues
  • 3 minutes
Signes iconiques / plastiques, quelle différence ?

La série “quelles différences ? 🤔” c’est un format d’article court qui clarifie point par point des notions qui paraissent similaires 🔍 L’objectif : enrichir ses connaissances et comprendre les subtilités pour utiliser les bons termes 💪

Tout comme un texte, une image véhicule un message. À l’instar des mots, quels sont les éléments qui permettent de produire du sens dans une image ? Cet article vous permettra de comprendre les spécificités de ces deux notions ainsi que leur complémentarité dans la production d’un message visuel.

Les signes iconiques (Quoi ?)

Un signe iconique peut être défini comme la représentation d’un objet réel.

Pour aborder la question de l’iconicité, il faut comprendre les liens qui existent entre l’image et son objet. Nelson Goodman distingue dans l’iconicité deux relations :

  • la ressemblance : le partage de propriétés communes
  • la représentation : la façon (graphique) d’interpréter le signe

➔ Pour aller plus loin
Le signe iconique en sémiologie visuelle

Le graphiste peut styliser le signe iconique de diverses manières selon l’objectif de communication. Si le but est de créer une signalétique, le pictogramme sera la stylisation la plus adéquate. Les différentes stylisations sont classées sur une échelle d’iconicité allant du réalisme à l’abstraction.

➔ Pour aller plus loin
Degré d’iconicité : les différents types de représentation

Les signes plastiques (Comment ?)

Les signes plastiques regroupent les caractéristiques matérielles (physiques) et substantielles (significations) d’une image.

Les couleurs, les textures, la composition etc. sont autant utilisées pour leur forme que pour le fond qu’elles apportent. Il est important de rappeler que les signes plastiques n’ont pas de significations constantes. Elles peuvent varier d’une culture, d’une cible ou d’un contexte à un autre. Dans ce cas, pouvons-nous utiliser un signe plastique sans tenir compte des codes de représentation habituels et de sa symbolique ?

Le Fauvisme a expérimenté cette question en s’affranchissant des codes de représentation. Ces peintres considéraient la couleur comme un signe plastique autonome. Henri Matisse affirmait « Quand je mets un vert, ça ne veut pas dire de l’herbe, quand je mets un bleu, ça ne veut pas dire du ciel ».

Pour autant, cette liberté de représentation et évacuation du principe de ressemblance s’avère problématique en communication visuelle. La raison ? Les références socio-culturelles ! Évacuer la symbolique d’une couleur pour en faire un usage éloigné de la « norme » peut générer de mauvaises interprétations ou des incompréhensions auprès de votre cible.

Pour résumer

Dans une image, l’iconique et le plastique peuvent être considérés comme le recto et le verso d’une feuille. Les signes iconiques répondent à la question « Qu’est-ce que je représente ? » : l’objet et sa stylisation. Les signes plastiques répondent à la question « Comment je le représente ? ». Cependant, le sens n’est pas uniquement réservé aux signes plastiques. Le degré d’iconicité d’un signe contribue lui aussi au sens général d’une image.

Experiment by Yoshiyuki Yagi (Dribbble)

Dans cet exemple, la représentation de l’étreinte est très évocatrice. À gauche, la représentation quasi abstraite de ce couple appuie l’idée de fusion des corps pour ne former qu’un seul bloc.

Comment avez-vous trouvé cet article ?

Note moyenne 5 / 5. Nombre de vote : 3

Soyez le premier à donner votre avis 🙂